UFC-Que Choisir

Pour bien des producteurs et des artistes, la loi Hadopi est la meilleure réponse qui soit à l’écroulement du marché. Mais ce dernier est-il réellement en recul ? Si les ventes de CD chutent fortement depuis plusieurs années, et que celles de DVD comment elles aussi à décliner, tout n’est pas non plus en chute libre, loin de là.

 

Selon un document de l’UFC-Que Choisir envoyé aux députés la semaine dernière, du côté de la SACEM, qui gère les droits d’auteur dans l’Hexagone, hormis une baisse (légère) de revenus (0,4 %) en 2006, tout va pour le mieux depuis l’an 2000, période où les ventes de CD ont commencé à décliner.

Avec 759,1 millions d’euros collectés en 2007, la SACEM a ainsi atteint son plus haut niveau historique, ou presque (voir graphique). En 2008, en attendant les chiffres finaux, la SACEM devrait voir ses perceptions reculer de 0,4 % (756 millions) et la société prévoit une baisse de 2,8 % pour cette année 2009.

Ces chiffres s’expliquent aisément : les ventes de CD ne représentent qu’une faible part des revenus de la SACEM. La vente des supports (physiques et numériques) ne représente ainsi que 16,5 % des sommes collectées par l’organisme en 2007. La télévision et la radio représentent ainsi le double (33,9 %).

 

La diffusion dans les lieux publics (discothèques, magasins, etc.), ici en jaune, a ainsi atteint un niveau record, alors que le spectacle (musique vivante ou enregistrée), ici en vert clair, n’est pas en reste. Les revenus liés aux supports (physiques comme numériques) ont eux diminué de plusieurs millions d’euros.

Outre la SACEM, nous vous précisions que la SACD, la Société des Auteurs et Compositeurs Dramatiques, a connu une année 2007 record, et que l’année 2008 devrait être similaire.

 

Le milieu du cinéma, pour sa part, semble relativement stable. Si, à l’instar du marché de la musique, le numérique (ici la VoD) ne compense pas la baisse des ventes physiques (ici DVD et Blu-ray), les revenus tirés des entrées en salle, des abonnements aux chaînes privées (dont une part importante revient au cinéma) et de la redevance sont en nettes hausses.

« Le secteur s’inscrit dans une dynamique de croissance, notamment grâce à une augmentation continue entre 1980 et 2007 des dépenses des ménages » note l’UFC-Que Choisir. « Les dernières données disponibles montrent que cette dynamique ne s’est pas inversée. » Malgré les Ch’tis et le téléchargement illégal, les films français ayant attiré plus d’un million d’entrées ont ainsi été particulièrement nombreux en 2008. Et cette année 2009 pourrait bien être l’année de tous les records en terme de films millionnaires…